Initiative réussie de l'Association de Secours et d'Orientation Lisungi (ASOL) contre l’utilisation des produits phytosanitaires chimiques au Togo
" La population togolaise utilise les herbicides de manière intensive ", constate Ruben Bossendju, agronome et initiateur de l'Association de Secours et d'Orientation Lisungi (ASOL) du Togo. « Les cultivateurs mélangent différents pesticides avec de l’eau dans des seaux et ensuite ils les répandent en grandes quantités sur leurs parcelles avec des rameaux de plantes. On voit ce détournement de l’utilisation normale des pesticides partout au Togo. Et les agriculteurs n’ont aucune protection ! C’est très, très, très grave », insiste-t-il. « Les agriculteurs togolais font des mélanges d'herbicides détonants, ne sachant pas lire les notices d'utilisation, souvent en anglais et même en chinois » ajoute-il.
Face à ce constat, à l’occasion de la semaine pour les alternatives aux pesticides, l'Association de Secours et d'Orientation Lisungi (ASOL) du Togo a sensibilisé les agriculteurs de 2 villages (Agou Nyogbo Abgetkiko, et Djidzandounou, respectivement à environ 200 et 300 km au nord de Lomé) aux risques des herbicides pour la santé et aux bienfaits d'une agriculture en harmonie avec l'environnement. Cet évènement a été tenu dans le cadre des activités de la « semaine sans pesticides » qui est organisé chaque année, depuis 10 ans par l’Association française, Générations Futures. La 7ème édition de cette semaine au Togo, s’est déroulée du 26 au 30 Mars 2015.
Selon lui, le manque de main d’œuvre depuis déjà plusieurs décennies pour le désherbage manuel durant les travaux champêtres comme c’était d’usage, a poussé les agriculteurs togolais à employer à grand renfort, les herbicides pour combler les carences en effectif. Ils n’hésitent pas à employer des pesticides non-homologués qui entrent illégalement sur le territoire togolais et dont ils ne comprennent pas les conseils d’utilisation rédigé en anglais ou en chinois. Malheureusement, non sans conséquences, ils ont des problèmes cutanés, d’infertilité… mais ne sachant pas de quoi ils souffrent, pas plus que les agents de santé qui les soignent. Ils pensent que ce sont des sorciers, des personnes aux cheveux blancs selon leurs croyances, qui leur envoient des maladies.
L’ASOL a pu leur démontrer qu’ils sont à l’origine de leur mal, les enseigner les alternatives aux pesticides et les bonnes pratiques pour une agriculture saine et durable ceci dans leur village écologique à Bosso Ngboloko dans la préfecture de Kpele. Les formateurs ont insisté sur la pratique de la « permaculture » ou « culture de permanence » où l’homme intervient très peu mais produit beaucoup.
Pour plus d’information : http://www.rfi.fr/afrique/20150328-togo-pesticides-semaine-alternative-asol-coscip-ruben-bossendju-togo-une-semaine-pe/