Bulletin de Pesticide Action Network(PAN)Africa
    N° 04, Mars-Avril 2015

Nous avons le plaisir de vous envoyer le nouveau bulletin de Pesticide Action Network (PAN) Africa. Il se propose d’informer sur nos activités ainsi que celles de nos partenaires. Le bulletin donnera aussi des informations sur des sujets divers portant sur les centres d’intérêt du réseau PAN. Il est ouvert à tous pour des contributions sur nos thématiques: pesticides, agro-écologie, agriculture durable, agriculture biologique, génie génétique, Organismes Génétiquement Modifiés (OGMs),….
Il sera diffusé tous les deux (02) mois.


Si le bulletin ne s'affiche pas correctement, cliquez : www.pan-afrique.org/news

Merci de votre intérêt pour cette lettre d'information. Aidez-nous à la rendre utile et à la diffuser.
Envoyez vos contributions à : mourtadat@pan-afrique.org

 

Actualites

 

Atelier sous régional pour l’Afrique francophone sur la réduction progressive du mercure dans la dentisterie


L’Afrique a montré un très grand intérêt pour la réduction du mercure dans la dentisterie et l’accroissement de l’usage des alternatives. Grâce aux autorités gouvernementales africaines, qui ont joué un rôle de premier plan sur cette question pendant les négociations, la Convention de Minamata renferme un Annexe A II, avec un mandat pour la réduction progressive de l’amalgame, et des étapes précises pour y arriver.

C’est dans ce cadre que s’est tenu du 23 au 24 Avril à Abidjan (Côte d’Ivoire) un atelier sous régional pour l’Afrique francophone sur la réduction progressive de l’usage du mercure dans la dentisterie.

L’atelier a été organisé sous l’égide du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) et l’Alliance Mondiale pour une dentisterie sans mercure (WAMFD).

L’objectif était de partager les informations sur la situation dans nos États du mercure dentaire et de définir des stratégies de réduction adaptables telles que proposées par la seconde partie de l’annexe A de la Convention de Minamata sur le mercure.

L’atelier a vu la participation de dix (10) ONGs d’Afrique francophone dont PAN Africa et des délégations gouvernementales des pays invités (10 au total).

Chaque pays a défini ses priorités ; et un plan africain de réduction du mercure dentaire a été élaboré pour atteindre l’objectif de réduction progressive du mercure dentaire.

Au sortir de l’atelier, les principales recommandations suivantes ont été formulées :
• mettre en place une législation efficace d’interdiction ou de réduction progressive des amalgames;
• accentuer la sensibilisation et l’information sur les effets sanitaires du mercure auprès des dentistes;
• suivre au plan épidémiologiques les patients qui ont des amalgames dentaires ;
• promouvoir l’utilisation de matériaux sans mercure.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Togo


Initiative réussie de l'Association de Secours et d'Orientation Lisungi (ASOL) contre l’utilisation des produits phytosanitaires chimiques au Togo  

 

" La population togolaise utilise les herbicides de manière intensive ", constate Ruben Bossendju, agronome et initiateur de l'Association de Secours et d'Orientation Lisungi (ASOL) du Togo. « Les cultivateurs mélangent différents pesticides avec de l’eau dans des seaux et ensuite ils les répandent en grandes quantités sur leurs parcelles avec des rameaux de plantes. On voit ce détournement de l’utilisation normale des pesticides partout au Togo. Et les agriculteurs n’ont aucune protection ! C’est très, très, très grave », insiste-t-il. « Les agriculteurs togolais font des mélanges d'herbicides détonants, ne sachant pas lire les notices d'utilisation, souvent en anglais et même en chinois » ajoute-il.

Face à ce constat, à l’occasion de la semaine pour les alternatives aux pesticides, l'Association de Secours et d'Orientation Lisungi (ASOL) du Togo a sensibilisé les agriculteurs de 2 villages (Agou Nyogbo Abgetkiko, et Djidzandounou, respectivement à environ 200 et 300 km au nord de Lomé) aux risques des herbicides pour la santé et aux bienfaits d'une agriculture en harmonie avec l'environnement. Cet évènement a été tenu dans le cadre des activités de la « semaine sans pesticides » qui est organisé chaque année, depuis 10 ans par l’Association française, Générations Futures. La 7ème édition de cette semaine au Togo, s’est déroulée du 26 au 30 Mars 2015.

Selon lui, le manque de main d’œuvre depuis déjà plusieurs décennies pour le désherbage manuel durant les travaux champêtres comme c’était d’usage, a poussé les agriculteurs togolais à employer à grand renfort, les herbicides pour combler les carences en effectif. Ils n’hésitent pas à employer des pesticides non-homologués qui entrent illégalement sur le territoire togolais et dont ils ne comprennent pas les conseils d’utilisation rédigé en anglais ou en chinois. Malheureusement, non sans conséquences, ils ont des problèmes cutanés, d’infertilité… mais ne sachant pas de quoi ils souffrent, pas plus que les agents de santé qui les soignent. Ils pensent que ce sont des sorciers, des personnes aux cheveux blancs selon leurs croyances, qui leur envoient des maladies.

L’ASOL a pu leur démontrer qu’ils sont à l’origine de leur mal, les enseigner les alternatives aux pesticides et les bonnes pratiques pour une agriculture saine et durable ceci dans leur village écologique à Bosso Ngboloko dans la préfecture de Kpele. Les formateurs ont insisté sur la pratique de la « permaculture » ou « culture de permanence » où l’homme intervient très peu mais produit beaucoup.

Pour plus d’information : http://www.rfi.fr/afrique/20150328-togo-pesticides-semaine-alternative-asol-coscip-ruben-bossendju-togo-une-semaine-pe/


NIGERIA


Cas de tragédie liée probablement à l'empoisonnement par les Pesticides

L’empoisonnement par les pesticides, a été la cause probable de la mort mystérieuse d'au moins 18 personnes dans une ville du sud-ouest nigérian, a déclaré l'Organisation Mondiale de la Santé ce dimanche 19 avril 2015. L’ hypothèse actuelle de la cause de la tragédie est unherbicide», a déclaré le porte-parole de l’OMS, Gregory Hartl dans un Tweet. Les victimes ont commencé par présenter des symptômes au début de la semaine pour ce que le porte-parole de l'état d'Ondo, M. Kayode Akinmade a appelé une «maladie mystérieuse», revigorant les craintes d'une nouvelle épidémie de la maladie infectieuse dans une région ravagée par Ebola.

Les victimes, dont les symptômes comprenaient des maux de tête, de perte de poids, de troubles de la vision et de perte de conscience, ont succombé après un jour de maladie dans la ville d’Ode-Irele, dans l’Etat d’Ondo au sud-ouest.

Le commissaire d’Etat à la santé de l’Etat d’ Ondo, M. Dayo Adeyanju, a déclaré à l'AFP samedi 25 avril 2015 que 23 personnes avaient été touchées. M. Akinmade a dit que les responsables de la santé et les experts du gouvernement et des organismes d'aide, ainsi que les épidémiologistes de l’OMS, étaient arrivés dans l'Ode-Irele pour enquêter sur ces morts.

Les analyses ont été effectuées au Centre Hospitalier Universitaire de l'Université de Lagos, d’après l'OMS.

Combien de morts faudra-t-il pour amener les dirigeants à prendre des actions sur les pesticides très dangereux (HHPs) (comme le paraquat) et une bonne application du Code International de la FAO sur la gestion des Pesticides ?

Le Paraquat par exemple, candidat à l’inscription à l'annexe III de la Convention de Rotterdam depuis le COP 6 sera encore au centre des discussions à Genève en Mai 2015 lors de la COP7.